Entraîneur de l’équipe seniors B, Éric Marinelli a entrepris cet hiver un projet pour mettre en place le tri des déchets au sein du club. Il nous raconte sa démarche.
Bonjour Éric, quel fut le point de départ de ton projet ?
Je suis inscrit cette saison à une formation de Brevet de Moniteur de Football, au sein de la Ligue du Grand Est. C’est d’abord dans ce cadre qu’est née l’idée de mener à bien un projet pour faire « grandir » le club. Ceci étant partie intégrante d’une de nos unités de formation intitulée « projet associatif, sportif et éducatif ».
Et donc un choix de projet fait sur le tri des déchets. Pourquoi ?
Avant d’initier un projet, nous sommes amenés, au cours de notre parcours de formation, à faire un état des lieux de notre club sur les plans que j’ai déjà cités, à savoir associatif, sportif et éducatif.
D’autres axes d’amélioration ont bien sûr émergé comme la formation de nos éducateurs, mais le tri des déchets et, plus largement, l’initiation d’une « transition écologique » du club, était une évidence pour moi.
Déjà car je suis convaincu personnellement de l’urgence de renforcer notre conscience écologique et de réduire notre fameuse empreinte carbone. Et surtout car je m’insurgeais en permanence du mélange entre verres, cartons et autre dans nos poubelles. D’autant plus lors des soirées du groupe senior auquel je suis rattaché…
Quelles ont été les étapes pour mettre en place le tri ?
Déjà il s’agissait d’éviter à tout prix d’imposer une charge supplémentaire à nos bénévoles, qui consacrent déjà énormément de temps et d’énergie au club, qui plus est avec un effectif très restreint. J’ai donc eu une approche ergonomique pour que le tri soit mis en place avec le moins de contraintes possibles.
Dans les faits, nous avons procédé à l’achat de poubelles de tri supplémentaires et d’autocollants pour identifier les poubelles. Je me suis également rapproché de la CCCE, qui a mis à notre disposition deux bacs jaunes supplémentaires et des affiches. Un très grand merci à eux.
Comment s’assurer que le tri soit respecté par tous, notamment par les plus jeunes aux abords des vestiaires ?
C’est justement tout l’enjeu de notre projet. S’il me parait essentiel de limiter l’impact carbone du club, notre mission plus large est également de transmettre cette conscience écologique à nos pratiquants. Cela me tient à cœur. Nous avons malheureusement tendance à oublier que notre fonction première est d’être un relais d’éducation. J’entends d’ailleurs que l’effectif senior, au sein duquel j’officie, soit irréprochable pour donner le bon exemple à tous. Nous réfléchissons également à d’autres actions de sensibilisation avec nos plus jeunes effectifs (intervenant extérieur, visite en déchèterie, ramassage de déchets en forêt, des actions terrains…).
Tu es donc également sensible à la dimension éducative du club ?
Pour être honnête, avant d’entrer en formation je n’en étais pas forcément aussi conscient. Malheureusement nous avons tendance à être trop focalisé sur le résultat sportif, d’autant plus au niveau seniors.
Mais il faut savoir prendre du recul. Même s’il ne faut pas galvauder le côté sportif, et que nous avons d’ailleurs de gros objectifs cette saison, il ne faut pas oublier que nous restons un club amateur. J’ai en tête une phrase d’un de nos formateurs cette année, « un club de football amateur n’est ni plus ni moins qu’un lieu d’éducation des futurs et actuels citoyens ».
Il y a ainsi des bonnes pratiques et des gestes simples à inculquer et faire adopter par tous. Comme éteindre les lumières en sortant des vestiaires ou fermer les robinets d’eau par exemple. Le programme éducatif fédéral (PEF) développé par la fédération est d’ailleurs une ressource sur laquelle nous essayons de nous appuyer davantage. Nous avons la chance d’avoir deux contrats civiques au club cette saison et c’est une de leur principale mission.
Tu parlais de transition écologique, as-tu d’autres idées en tête ?
Oui plusieurs. Tout d’abord, il y a une vraie réflexion à mener en parallèle pour réduire notre production de déchets et en particulier de plastique. Dans ce sens, nous allons bientôt procéder à l’achat de gobelets réutilisables à l’effigie du club pour ne plus utiliser de gobelets à usage unique. Nous avons également procédé à l’achat d’un lave vaisselle, qui est beaucoup plus économique qu’un nettoyage à la main.
Il y a également une réflexion à mener pour réduire le gaspillage de l’eau, notamment lors des matchs. Malheureusement on ne compte plus le nombre de bouteilles à moitié pleines qui sont jetées chaque week-end. Developper un système de récupération de l’eau de pluie pour arroser notre terrain vert est également une idée à laquelle nous réfléchissons. Mais bien sûr cela coûte cher…
Ne penses-tu pas que cela soit utopiste ?
Peut-être un peu. Notre contexte n’est pas facile. L’argent, comme partout, est souvent le nerf de la guerre. Le rêve, à terme, serait d’avoir un club 100 % éco responsable, avec un bilan carbone neutre, des relations avec des producteurs locaux pour nos repas/goûters, des panneaux photovoltaïques sur les toits de nos vestiaires/locaux. J’en profite pour passer un message à toute personne qui souhaiterait nous accompagner dans cette direction.
Comme je l’ai déjà dit, nous sommes en manque de bénévoles et nous recherchons activement des sponsors. Si des investisseurs nous aidaient à faire du FCH le club le plus écologique de la région nous serions évidement ravis (rires)!
Merci Éric